Travailler à San Francisco : le jeu des 7 différences 

Vendredi matin, je n’ai pas trop envie d’écrire un truc super sérieux du genre « comment trouver un job aux US » ou « 5 tips pour rendre ton CV américain-friendly » (même si ce serait sûrement plus utile 🙃). Du coup je vais plutôt parler de ce que ça change, au quotidien, de travailler à San Francisco comparé à Paris.

Disclaimer : cet article est 100% subjectif (pour changer).

1. Les horaires de bureau

Si les français ont la réputation de ne jamais bosser et d’être en vacances 50% de l’année, les américains eux font croire au monde entier qu’ils travaillent comme des dingues alors qu’ils ont des horaires d’élèves de CM1. 🙃

Voilà comment ça se passe, en vrai :

  • Matin : arrivée entre 8h00 et 9h30 (roi au pays de la Tech, le développeur a des horaires qui lui sont propres)
  • Midi : pause dej à 12h pile et soit tu manges devant ton écran, soit tu manges à table, avec tes collègues, mais en 20 min chrono.
  • Après-midi : la vague de départ commence à 16h30 et passé 18h00 on n’est généralement plus que deux, trois max, dans l’open-space.
  • Vendredi : après 14h c’est ping-pong et bières et à 16h il n’y a plus personne. #TGIF

Total = entre 6h et 8h par jour pour les plus courageux. Et même moi je sais que 8×5 ça fait 35 (heures). #CQFD
Cela étant dit, il faut avouer que nombreux sont ceux qui rallument leur ordi après avoir couché les enfants et/ou le week-end pour prendre de l’avance sur la semaine à venir.

Enfin, sachant que les meilleures boites du monde viennent pour 90% des US (chiffre non contractuel), peut-etre que l’on devrait en déduire que le temps de travail n’est pas proportionnel à la productivité… A méditer 🙂

2. Les vacances aux US

Encore une fois, les américains sont persuadés que les français ont 46 semaines de vacances par an. Mais, dans les faits, ils n’ont rien à nous envier :

  • Les jours fériés : Indépendance Day, Labor Day, Thanksgiving et j’en passe. Par an ça fait environ 10 jours, sachant que si le jour férié tombe un jeudi ils offrent souvent le vendredi. Cadeau.
  • Les congés payés ou PTO : en faisant un petit sondage auprès de nos copains expat la moyenne se situe à 5 semaines par an. Les moins biens lotis ont 4 semaines et les chanceux, dont moi 😎, bénéficient du forfait vacances illimitées.

Notez que le nombre de congés est particulièrement élevé à San Francisco, Silicon Valley oblige : cela fait partie des « benefits », ou avantages en nature, utilisés par les recruteurs pour réussir à staffer leurs équipes dans une ville où la guerre des talents (oui, c’est comme ça qu’on dit) est bien réelle.

3. Les relations de travail

Alors disons le tout de suite, les américains ne sont pas des Latins dans l’âme. Blagues de merde, petit apéro, pause café, dîner improvisé, on-se-claque-la-bise le matin et tout, c’est pas franchement leur truc !

De manière générale, les relations de travail sont cordiales mais ça s’arrête là. On ne vient pas au bureau pour déconner 😇

Je pense que facilement 40% de mes dernières conversations WhatsApp ont lieu avec des ex-collègues rencontrés dans mes précédents boulots en France. Une bonne dizaine sont devenus des amis très proches, du genre qu’on invite à son anniversaire, chez sa mère ou à son mariage. Et je suis sûre que je ne suis pas la seule française dans ce cas !

Tout ça pour dire que j’ai l’impression que les relations entre collègues ne sont pas du tout les mêmes en France qu’aux US. Et il ne vaut probablement pas trop compter sur les rencontres au bureau pour se faire des potes … Les américains se dérident entre eux, dans leur cercle de confiance (d’ailleurs on a des amis locaux très sympa), ou lorsque c’est socialement acceptable voire recommandé… ce qui m’amène au point suivant.

4. Les activités

Depuis que j’ai commencé à bosser, on m’a proposé de rejoindre le club de running, de participer à des bootcamps sportifs et, pas plus tard que la semaine dernière j’ai reçu une invitation pour le nouveau Club d’oenologie.

Perso, je trouve ça ho-rrible de se mettre en mini short ou leggings et d’aller transpirer courir avec une meute de collègues à l’esprit compétitif hyper développé. Adieu amour-propre.

Par contre l’idée d’un club de vin c’est plutôt sympa. Je me suis dévouée, et après une présentation hyper pointue sur les Pinots Noirs, on est passé à la dégustation. Tout cela à fini en maxi apéro !

Je trouve que c’est un point pour les américains : ils essayent de créer des activités pour que les gens se rencontrent et se mélangent et ils font ça très bien.

Cela dit, en France on a le vin et les planches mixtes pour ça.

5. Le temps de trajet

À Paris, n’importe quel matin de l’année, sauf en période de vacances scolaires bien sûr, c’est la guerre dans le métro.

Objectif: soit chopper une place assise, soit simplement arriver à rentrer dans la rame.

Ici c’est mieux. Les locaux soit plus courtois – on n’entend pas d’engueulades ou d’insultes matinales – mais entre 8h et 9h que ce soit dans le Bart, le Muni ou le bus, on manque de place.

Je parlais dans un précédent article des transports en commun à San Francisco. Sans revenir sur le fait que le réseau de la ville est pourri, je pense que le temps de trajet pour se rendre au boulot est en moyenne moins long ici. À vue de montre, je dirai autour de 30 minutes, voir moins si vous prenez la voiture, le vélo, le skateboard télécommandé ou un abonnement mensuel à Uber ou Lyft (oui, c’est possible).

6. La bouffe

Petit-déjeuner, déjeuner et parfois dîner, ici tout est fourni et livré à heures fixes. Face à cette débauche alimentaire et des placards qui débordent, je n’ai aucune volonté.

Résultat, j’ai pris deux kilos en deux semaines.

Leur truc préféré c’est une société qui s’appelle Zetsy. Ils livrent le déjeuner (voir le dîner) à toutes les boites Tech de la ville, tous les jours à midi pile. Grec, libanais, mexicain, vietnamien, tout y passe. C’est bon, c’est bio, c’est varié 🍗

Illustration : ceci est un dixième de l’espace cuisine de mes bureaux. Y’a de tout, en libre service et c’est top.

7. Le dress code

« The inhabitants of Silicon Valley are not exactly known for haute couture. It’s a land we’re jeans, t-shirts, and hoodies reign supreme, and where sneakers are the footwear of choice. » extrait d’un article de Business insider 

Voilà. C’est pas moi qui l’ai écrit, mais ça résume bien ce que l’on croise dans les rues.

Ici le legging est roi et si tu viens habillé(e) comme tu le ferais à Paris, on te demande si tu as un truc de prévu le soir !

Depuis que je bosse à San Francisco, j’ai remisé mes boots à talons, mes bottes hautes, mes jupes à liseret cuir, mes collants, mes manteaux … bref, j’ai plus rien à me mettre.

Pour conclure…

Finalement, les americains font des journées moins longues mais travaillent de manière plus continue, alors qu’un français va se donner à fond pendant 3 mois puis débrancher son téléphone et partir une semaine au ski, ou chez mémé, ou dans le sud. Travailler à San Francisco, c’est un autre rythme à prendre 🙂

En tout cas, il y’a quelque chose que l’on n’aura jamais à Paris, c’est une vue sur la mer depuis son bureau.

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